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Diaporama
Montage Photo

Le film de Fritz
Lang
1933

Ferenc
Molnár
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1982-1983
: Liliom |
Bien
que fervent adepte de Grotowski (relire "Vers un théâtre
pauvre"), il n'est pas facile de travailler sans moyens
financiers. Avec "Liliom" de Ferenc Molnár,
pas de décors, pas d'éclairages. Nous avons
imaginé un spectacle qui puisse se jouer en plein air,
à même la rue, sans estrade, un simple rideau
monté sur portique, permettant les entrées et
sorties. L'accompagnement sonore est réalisé
par les comédiens eux-mêmes. Seule une malle
occupe l'espace et nous rappelle que nous avons à faire
à des saltimbanques.
Le jeu, rien que le jeu des acteurs pour accaparer le public.
La pièce, à la fois sociale et romantique dans
sa construction, me fut présentée par Etienne
Catallan lors d'un stage de théâtre à
Wattignies. La monter treize ans plus tard avec de jeunes
lycéens est un hommage que je lui devais. |

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Le
sujet :
Liliom est un bonimenteur de foire.
Autant dire un bon à rien. Un petit voyou à la
gueule d’ange, une petite frappe. Une racaille de la banlieue
de Budapest.
Liliom travaille dans une fête foraine, sur le manège
de Madame Muscat. Ses blagues attirent le chaland. Surtout les
filles qui se pâment devant lui.
Mais c’est Julie, une petite bonne naïve, qui emporte
le gros lot !
Liliom s’installe avec elle et quitte le manège.
Bientôt un enfant s’annonce, mais avec le chômage,
comment survivre ?
Pris au piège de responsabilités qu’il ne
peut assumer, Liliom frappe Julie.
Pour échapper à la misère, il se laisse
convaincre par un copain de commettre un braquage.
L’aventure tourne mal et Liliom se suicide.
L’histoire ne s’arrête pas là car il
y a un au-delà. Deux "détectives de Dieu"
escortent Liliom dans un tribunal céleste, où
il doit rendre des comptes.
Jugé pour avoir battu sa femme, il est condamné
à revenir sur terre une seule journée, seize ans
plus tard… |
L'auteur
:
Molnár, Ferenc (1878-1952), écrivain
hongrois.
Né à Budapest, issu d'un milieu mondain et très
cultivé, Molnár devint célèbre
pour ses pièces ironiques, qui relataient l'activité
des salons du Budapest contemporain, ainsi que pour ses nouvelles.
Ses premiers succès furent la pièce le Diable
(1907), plaidoyer en faveur de l'amour libre écrit
à l'âge de dix-neuf ans, et le roman les Gars
de la rue Paul, chronique d'un groupe d'enfants de Pest ayant
fait d'un terrain vague son territoire d'élection.
Publié la même année que le Diable, cet
ouvrage est vite devenu un classique de la littérature
enfantine. Beaucoup de ses œuvres, y compris Liliom (1909),
le Cygne (1920) et Moulin rouge (1923), eurent du succès
jusqu'à l'étranger. Au-delà des situations,
aussi romanesques que mondaines, des dialogues amusants et
de l'ironie parfois superficielle qui caractérisent
son œuvre, il réside à la base de sa création
une préoccupation sincère de l'injustice sociale
et du sort des pauvres et des opprimés.
Célèbre et adulé, Molnár dut fuir
son pays pendant la Seconde Guerre mondiale et gagna New York,
où il mourut, le 1er avril 1952.
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La
rencontre |
Le
contrôle |
Liliom
: Ca fait pas longtemps que tu viens à la foire.
Je t’ai vue que trois fois. T’étais
jamais venue avant ?
Julie : Si.
Liliom : Alors tu m’avais déjà
vu.
Julie : Oui.
Liliom : Tu savais que c’était
moi Liliom ?
Julie : On me l’avait dit.
Liliom : T’as un amant ?
Julie : Non.
Liliom : Ne mens pas !
Julie : J’en ai pas. Si j’en avais
un, je le dirais. J’en ai jamais eu.
Liliom : Fais gaffe, je vais te planter là.
Julie : Pourtant, j’en ai jamais eu.
Liliom : Mon œil.
Julie : Pourquoi vous insistez ?
Liliom : Parce qu’au premier mot que
je t’ai dit t’es restée là,
petite salope. T’as déjà vu le
loup !
Julie : J'ai rien vu du tout , Monsieur Liliom.
Liliom : C'est ça. Tu vas me dire que
tu sais même pas pourquoi t'es là. T'es
assise dans le noir, à côté de
moi, je te signale. T'aurais pas déjà
traîné un soldat que t'aurais fait plus
de manières. Ca t'a plu et t'en veux encore
! Pourquoi t'es restée tout de suite ? D'ailleurs,
dans le fond, pourquoi t'es là ?
Julie : Pour pas que vous restiez tout seul.
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L’Inspecteur
se met à parler très naturellement,
officiellement, à voix basse. Le détective
Berkovitch est brutal et zélé.
L’Inspecteur : Qui êtes-vous
?
Liliom : Moi ?
Berkovitch : Lève-toi, quand la police
te parle.
(Il lui donne un coup. Liliom se lève).
L’Inspecteur : Votre nom ?
Liliom : André Zavoczki.
(Julie se met à pleurer discrètement).
Berkovitch : Ne pleure pas, on ne te fera pas
de mal. C’est un contrôle d’identité.
L’Inspecteur : Ah, c’est toi ?
qui t’emploie à présent ?
Liliom : Le manège de la veuve Muscat.
L’Inspecteur : Pourquoi n’es-tu
pas chez toi ?
Liliom : C’est… parce que…
nous sommes là sur le banc avec cette fille.
L’Inspecteur : Ta maîtresse ?
Liliom : Non.
L’Inspecteur : Comment tu t’appelles
?
Julie : Julie Zeller.
L’Inspecteur : Domestique ?
Julie : Oui, bonne à tout faire, Monsieur.
Chez Monsieur Kolitch, secrétaire général
de la société nationale des chemins
de fer, 20 rue Damianitch.
Berkovitch
: Montre tes mains ! (il regarde les mains de
Julie) Domestique. |
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