Les années MJC




Le théâtre c’est en réalité la genèse de la création… Antonin Artaud


1969 : Macbeth
En 1969, Claude Varry nous propose une adaptation de la pièce de Shakespeare.
Un style "expressionniste", quelques aspects "gores", une musique contemporaine (la "Messe pour le temps présent" fut un tube à l'époque) feront le succès de ce spectacle qui sera joué jusqu'en Belgique.
Petit souvenir très personnel : Jacques Debary, notre Conseiller technique en Art Dramatique, nous reproche notre travail sur un registre trop "sensitif". Déjà je m'interroge sur l'opposition entre "Brecht" (courant revendiqué par Jacques) et "Artaud" (poète maudit qui m'interpelle).
Ce ne sera que le début d'une éternelle histoire faite de contradictions et d’interrogations.
L'amour du jeu dramatique finira par l’emporter sur toutes ces oppositions.


 

Répétitions à la MJC de Château-Thierry




Les visions de Lady Macbeth



Le Duel Macduff Macbeth


La Folie de Macbeth

 



En représentation à Charly sur Marne




Extraits :

Lady Macbeth : Tu es Glamis et Cawdor, et tu seras ce qu'on t'a promis... Mais je me méfie de ta nature : elle est trop pleine du lait de la tendresse humaine pour que tu saisisses le plus court chemin. Tu voudrais la grandeur ; tu as de l'ambition, mais tu n'as pas la cruauté qui devrait l'accompagner. Ce que tu veux vivement, tu le veux saintement : tu ne voudrais pas tricher, et tu voudrais une victoire imméritée. (Acte I, scène V)

Macbeth : Si, une fois fait, c'était fini, il vaudrait mieux en finir vite. Si l'assassinat pouvait capturer les conséquences et à son terme apporter le succès ; si ce coup pouvait être tout et la fin de tout, ici-bas, rien qu'ici-bas, sur le sable mouvant de ce monde, nous risquerions la vie future. Mais ces actes-là trouvent toujours ici-bas leur sentence. (Acte I, scène VII)

Macbeth : Est-ce un poignard que je vois là devant moi, le manche vers ma main ? Viens, que je te saisisse ! Je ne te tiens pas, et pourtant je te vois toujours. N'es-tu pas, vision fatale, sensible au toucher, comme à la vue ? ou n'es-tu qu'un poignard imaginaire, trompeuse création émanée d'un cerveau en feu ? (Acte II, scène I)

Macbeth : Il y aura du sang versé ; on dit que le sang appelle le sang. On a vu les pierres remuer et les arbres parler. Des augures, des révélations intelligibles ont, par la voix des pies, des corbeaux et des corneilles, dénoncé l'homme de sang le mieux caché... (Acte III, scène IV)




Une sorcière
Macbeth Roi
Assassinat du Roi Duncan

Les comédiens de la MJC vont jouer "Macbeth" en juin, à Charly, Dammard, Epernay, Château-Thierry
On a dit que "Macbeth" était la tragédie de l'ambition, on a dit aussi que c'était la tragédie de la peur. C'est faux. Dans "Macbeth" il n'y a qu'un thème.
Ce thème c'est le meurtre. Le meurtre, l'idée du meurtre et la peur du meurtre envahissent tout. La pièce commence et s'achève par un carnage. Tout le monde est plongé dans le sang, on y patauge, on s'y enfonce jusqu'au cou.
Les scènes pour la plupart, se déroulent la nuit. C'est une nuit dont le sommeil a été chassé : "Ne dormez plus ! Macbeth a tué le sommeil !" Dans toute l' Ecosse, plus personne ne peut dormir ; il n'y a plus que des cauchemars.
Macbeth tue pour devenir roi. Mais il tue également pour se confirmer aux yeux de sa femme et de lui-même. Macbeth tue par peur (la peur de tuer), et par peur (la peur de ceux qui le soupçonnent), il continuera à tuer. Le sang appelle le sang. Et c'est l'engrenage infernal. Macbeth rêve du crime qui mettra fin à tous les crimes et il s'embourbe de plus en plus profondément dans le crime. Macbeth rêve à la fin du cauchemar et il s'enfonce de plus en plus dans le cauchemar. Le caractère cauchemardesque du cauchemar est justement qu'il ne finit pas.
Macbeth a conscience du cauchemar. Il sait qu'on ne saurait y échapper, qu'il est destin et condition humaine. Il n'en existe pas d'autre. Aussi il tuera jusqu'au bout, jusqu'à ce que lui-même soit tué.
Extrait du journal L'Union du 4 juin 1969

La Jalousie du Barbouillé
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