Jussieu





L'artiste est un mouton qui se sépare du troupeau… Witold Gombrowicz


1990-1991 Yvonne Princesse de Bourgogne

Le Drame :

"Le Prince Philippe, héritier du trône, rencontre lors de sa promenade quotidienne, une fille sans charme et sans attraits : Yvonne.
Yvonne est empotée, apathique, timide, peureuse et ennuyeuse. Dès le premier instant, le Prince ne peut la souffrir, elle l'énerve trop ; mais en même temps, il ne supporte pas de se voir contraint à détester la malheureuse Yvonne. Et une révolte éclate en lui contre les lois de la nature qui commandent aux jeunes gens de n'aimer que les filles séduisantes.
"... je ne m'y soumettrai pas, je l'aimerais !..."
Il lance ainsi un défi, et fait d'Yvonne sa fiancée.
Introduite à la cour royale, Yvonne y devient alors facteur de décomposition. La présence muette et apeurée de ses multiples carences, révèle à chacun ses propres vices, ses propres saletés...
Aussi la cour se transforme-t-elle bientôt en une couveuse de monstres. Et chacun de ses monstres rêve d'assassiner l'insupportable intruse.
La cour mobilise enfin ses pompes et ses oeuvres, sa supériorité et ses splendeurs, et de toute sa hauteur trucide Yvonne..."
W. Gombrowicz. (Programme de la pièce pour les représentations de juin 1990)

La Genèse :

Witold Gombrowicz est né en 1904 en Pologne. Son appartenance à une classe sociale située entre la haute aristocratie et les petits hobereaux devint rapidement pour lui une obsession.
La réalité ne pouvant combler ses désirs, il peuple alors son théâtre de rois, de princes, de barons souvent déchus et présentant toujours quelques traits vulgaires, grossiers, bouffons.
"Yvonne, Princesse de Bourgogne" serait une satire politique défiant le régime actuel de la Pologne. Yvonne, symbole de ce pays et de sa liberté.
Pour ne citer que Gombrowicz :
"... Yvonne est davantage issue de la biologie que de la sociologie, elle est issue de cette région en moi où m'assaillais l'anarchie illimitée de la forme humaine, de son dérèglement et de son dévergondage..."
W. Gombrowicz écrit cette pièce dans une période où pour lui, maintenir le style devient une loi suprême : "...ensorcelé que j'étais par la forme, j'étais disposé à devenir son bouffon pour l'éternité..."
Ainsi est né "Yvonne, Princesse de Bourgogne", qui est publiée en Pologne dès 1935.
La pièce ne fait l'objet d'aucun émoi. Ce sera plus tard, en Europe, que l'on célèbrera Yvonne.
En 1967, W. Gombrowicz reçoit le Prix International de Littérature pour "Cosmos".
Il est cité pour le Prix Nobel en 1969, mais décède des suites d'une longue maladie le 24 juillet 1969.



Avril 1991 Lyon
Festival International de Théâtre Universitaire

Exercices préparatoires (répétitions Jussieu)


Dossier Programme
Juin 1990



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Dossier Programme
Juin 1990
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Le parti-pris :

Le jeu repose davantage sur les capacités de l'acteur que sur d'éventuels artifices que sont les costumes, lumières, son,effets techniques...
Nous sommes à la cour royale, les costumes pourraient être somptueux, il n'en est rien.
Sobriété.

Sommes-nous à la cour royale ou dans un asile de fous ?
Les personnages survivent dans ces deux univers ; allant de l'un à l'autre, ou dans les deux à la fois.
Un décor qui se résume en quelques mots :
Une table composée de six modules, recouverte d'une nappe blanche (un tapis de velours flamboyant dans la version présentée à Lyon) sur laquelle attendent des couverts, objets plus hétéroclites les uns que les autres.
Deux modules, l'un côté jardin, l'autre côté cour, où les comédiens attendent leur entrée en scène.


(Textes extraits du dossier programme d'Yvonne...)


Les Ateliers :


La Troupe Universitaire de Jussieu (Paris 6 et 7), mieux connue sous le nom de "Mécanique d'Imprécision", proposait à la rentrée 1989-90, deux ateliers animés par des personnes extérieures à la Faculté, professionnels du théâtre ou non.
L'un avait pour objectif de travailler sur l'univers du roman policier.
L'autre avait pour but de monter "Yvonne..."
Durant toute l'année universitaire, au rythme de deux séances de huit heures tous les quinze jours, puis à partir du mois d'avril, de seize heures par semaine et ce jusqu'en juin, les répétitions s'enchaînèrent.
Une présentation du travail eut lieu les 22 et 23 juin 1990 à l'Université de Jussieu, amphi 24.
Parce qu'un spectacle n'est jamais totalement terminé, parce que celui-ci ne l'était pas encore, nous reprenons les répétitions au 30 septembre 90 et jusqu'à fin décembre...
C'est cette nouvelle version qui sera sélectionnée pour être jouée au Festival International de Théâtre Universitaire de Lyon.


Tchékhov


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