Les années MJC

 

Un paradoxe est une opinion qui vit de ses charmes aux dépens de la vérité…. René de Obaldia


1970 : Trois Impromptus d' Obaldia
L'auteur :

Il commence sa carrière dramatique grâce à Jean Vilar, en 1960, qui donne au Théâtre national populaire sa première grande pièce, Génousie, puis avec André Barsacq qui crée au Théâtre de l'Atelier Le Satyre de la Villette. Cette comédie le place aux côtés de ses aînés, Jacques Audiberti, Ionesco, Beckett. Il est, depuis quelque 50 ans, l’un des auteurs de théâtre français les plus joués sur la planète, et l’un des plus internationaux.
Son théâtre invite le spectateur dans un autre monde que celui de la vie ordinaire. Dans Génousie par exemple, l’auteur remplace le langage ordinaire, le français, par le génousien, qui est aussi le langage de la fantaisie, du rêve et de l’amour. Il joue avec la langue pour en décomposer les saveurs, à travers des jeux de mots, l’imitation des parlers les plus divers. Sans limite, il enchaîne les rapports de personnages et les situations abracadabrants, avec toujours un fond de tendresse. Dans ses œuvres, on y parle l'obaldien vernaculaire (c'est une langue verte, savante et bien pendue, qui se décline en alexandrins, calembours et parodies). On y tient que l'absurde est plus sérieux que la raison. On y pratique un doux anarchisme.




Hortense : Catherine Béjean
Hormone : Jean-Pierre Gras
Le Grand Vizir

Le Roi : Claude Varry

Hortense : Catherine Béjean



Diaporama
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Jasmin :
Claude Varry

Mimosa :
Rina Gualezzi

Le Sacrifice du Bourreau
Edouard et Agrippine
Le blouson noir :
Claude Varry

Le Sacifice du Bourreau
Edouard et Agrippine
Le Grand Vizir
 
Mimosa : Me voici. Je m'offre en place de la victime. Bourreau, tranchez mon col d'ivoire : vous serez étonné de la neige qui tombera sur ce royaume.
Le bourreau : C'est d'un classique !
Jasmin : Grâce ! Les mouches vont mourir de froid.
Mimosa : Innocent.
Le bourreau : Ne vous méprenez pas sur son compte, mademoiselle, mon fils m'a déshonoré !
Mimosa : L'honneur commande que vous me tranchiez le chef.
Jasmin : Tu ne vas pas faire ça, dis, papa ?
Le bourreau : Tiendriez-vous du Gouvernement une autorisation, afin que je vous le décollasse ?
Mimosa : L'ordre du coeur est le seul souverain. Les couchers de soleil demandent-ils l'arrêt des astronomes pour embrasser l'horizon ? La colombe roucoule-t-elle avec la permission des musiciens ? Et l'agneau millénaire attend-il votre main pour brouter la lumière ?
 
 
Le blouson noir : Le magot, la vieille, ou je te brûle !
Agrippine : Ah ! mon Dieu ! Qu'est-ce que je te disais , Edouard ? Ah ! Ah ! Ah ! mon Dieu ! Ah ! Edouard ? Laisse ton livre, Edouard, il y a un monsieur ici... Ce n'est pas poli... ah !... Oh ! lala !
Le blouson noir : Vite, la vieille, pas de temps à perdre. J'ai déjà dix-sept berges. Le magot !
Agrippine : Je ne suis pas toute seule, monsieur, il y a aussi un vieux à côté de moi... Vous pourriez peut-être vous adressez au vieux qui est en train de lire... Ah ! mon coeur !
Edouard : "Enfin, c'est à partir des trois instances de la personnalité psychique : le primitif et ses tendances instinctives ; le moi, résultant de l'interaction du primitif et du milieu extérieur menaçant ; le sur-moi, fruit de l'éducation aux commandements sévères et stéréotypés, que Freud rend compte de l'humour."
 
 
Le roi : Femme ! Cessez d'accabler ce vieillard agreste et livide. L'exercice du pouvoir et de mes aberrations m'a appris que nous n'avons au monde qu'un seul ennemi - oh ! combien fraternel et redoutable ! - soi-même !... Que murmure-t-on dans le harem ?
Hortense : Vos louanges, Majesté, vos louanges.
Hormone : On devrait toutes les tondre et les passer au brou de noix !
Le roi : Que marmonnes-tu entre tes poils, Hormone ?
Hormone : Le grand âge, Sire, le grand âge ! Les paroles passent à travers mes lèvres comme des poissons au milieu d'un filet ébréché...
Hortense : On dit aussi... enfin, des rumeurs... des rumeurs qui ont pénétrées jusque dans le gynécée... insinuent, Majesté... que...
Le roi : J'aime les insinuations.
Hortense : ... que votre trône branle sur ses bases.
Le roi : Mon trône branle sur ses bases ? Voyons un peu... Ma foi, il y a du vrai. Je le ferai raboter. Pas de doute ! Pour branler, il branle !

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